Le Président de la République M. François Hollande et la Chancelière allemande Mme Angela Merkel ont célébré dimanche 29 mai 2016 à Verdun le centenaire d’une des plus sanglantes batailles de la Première Guerre mondiale. Une journée placée sous le signe de l’Europe et de la transmission à la jeunesse avec 4000 jeunes Français et Allemands.
Tout au long de ces commémorations officielles, le Docteur Dalil Boubakeur, Recteur de l’Institut musulman de la Mosquée de Paris était présent, à l’invitation du Président de la République et de la Chancelière, avec une importante délégation.
Le Recteur a parrallèlement déposé une gerbe de fleurs et s’est longuement recueilli avec ses collaborateurs au « Mémorial des Soldats Musulmans » (érigé non loin à Fleury en Douaumont en 2006 à l’initiative de la Mosquée de Paris), pour rendre hommage aux soldats musulmans morts pour la France pendant la Première Guerre mondiale. Un site mémoriel qui attire l’intérêt des visiteurs qui découvre là tout l’engagement des soldats musulmans dans cette terrible bataille de Verdun (près de 70.000 soldats musulmans sont morts pour la France pendant la bataille de Verdun de 1916) où les Tirailleurs sont montés courageusement à l’assaut du Fort de Douaumont qu’ils ont repris aux Allemands.
Le Président de la République a prononcé après Mme Merkel un vibrant hommage à toutes les victimes du devoir en rappelant la diversité de la composition de l’armée française largement représentée par les soldats venus du Maghreb, de l’Afrique, du Proche Orient, de Madagascar, d’Indochine, etc., pour servir le drapeau français.
« Théâtre tragique » d’une sanglante bataille qui fit plus de 300.000 morts dans les deux camps en 10 mois en 1916, « Verdun est pour la première fois honoré non pour son passé de souffrance mais pour son message d’espérance », a renchéri le président français aux côtés de la chancelière. C’est ce qui lui a fait dire toute l’importance de la construction de l’Europe actuelle dans son progrès vers la paix, la prospérité et l’accueil des réfugiés. Ce qui ajoute au drame vécu toute la grandeur de sa conclusion.
Mme la Chancelière échange avec le Recteur D. Boubakeur
Le Mémorial musulman de Verdun
Face à la nécropole de Douaumont, sur le site même de la bataille, le mémorial de style mauresque, d’une centaine de mètres carrés, a été édifié sur un terrain de 4.000 mètres carrés, près du carré musulman de la nécropole nationale de Douaumont. L’édifice en pierre blanche se dresse à côté de 592 tombes, couvertes de roses rouges et orientées vers la Mecque, où reposent des soldats algériens, marocains et tunisiens. À côté des stèles chrétiennes et israélites, la symbolique du lieu prend toute sa dimension.
Inspiré de l’art arabo-musulman, ce mémorial comprend, « au centre d’une esplanade, un dôme soutenu par des colonnes qui abrite la stèle musulmane située auparavant en face de l’ossuaire. Composé d’arcades et de murs crénelés, il est recouvert de pierre de Meuse, matériau employé pour l’édification de l’ensemble des bâtiments du site. Le mémorial est surmonté d’une Koubba (coupole), sous laquelle une stèle indique : « Aux soldats musulmans morts pour la France ». La construction de ce monument de la mémoire a été financée entièrement par l’État, à hauteur de « 500 000 euros », selon le ministère français de la Défense.
Alors qu’aujourd’hui, les jeunes Français (issus de l’immigration) se posent des questions sur leur identité, il est important de dire que leurs parents ont participé à la défense du pays.