L’ancien Premier ministre François Fillon était très remonté mercredi, sur les ondes de RTL, contre une indignation honteusement sélective de certains des ténors de son parti qui ont dénoncé, en y décelant « une atteinte à la laïcité« , les directives de la Maison des examens en Ile-de-France (Siec) autorisant les candidats musulmans aux oraux de rattrapage du bac à bénéficier d’un report de 24h en raison de la célébration de l’Aïd El Fitr.
« Il y a un certain nombre de gens à droite qui ont une sorte de réflexe pavlovien: dès qu’on parle des musulmans, ils se mettent à éructer« , a lancé le député de Paris en tenant à rappeler que ces mêmes dérogations existaient depuis longtemps. « C’est le Général de Gaulle le premier qui avait pris des décisions pour que les fonctionnaires français qui étaient de religion juive ou de religion musulmane puissent, lorsqu’il y avait des fêtes religieuses importantes, ne pas travailler ces jours-là. Les Français de religion juive sont très intransigeants sur la question des fêtes religieuses, en réalité, très peu de musulmans profitent de cette situation« .
La vigueur de la réaction de M. Fillon n’a pas laissé indifférent le Recteur de la Mosquée de Paris qui lui a adressé un message de soutien en saluant » avec faveur [ses] belles déclarations« . Le Recteur Dalil Boubakeur a dénoncé également » les considérations abusives dont [les musulmans] font systématiquement l’objet, de nature quasiment « pavlovienne » qui illustrent cette forme d’islamophobie conditionnée. »
En saluant le « sentiment de grand Français qui s’élève objectivement contre cet ostracisme et la déformation trop systématiquement dirigée à l’encontre des citoyens français de confession musulmane qui viennent de célébrer paisiblement et tranquillement la fête de l’Aïd- al-Fitr » le Recteur de la Mosquée de Paris a tenu à exprimer toute la considération des musulmans pour Monsieur Fillon pour ses propos courageux allant à contre-courant de l’islamophobie ambiante : « Fort à propos, vous rappelez justement la décision historique du Général de Gaulle qui ne faisait aucune différence entre les spiritualités des citoyens à part entière de notre pays. » lui a-t-il écrit.